[Enquête] Inclusion des femmes dans le BTP : état des lieux & opportunités

Ouvrières, techniciennes, employées, cadres… Les femmes sont de plus en plus représentées dans les métiers du BTP. Mais sur un marché aux défis multiples, quelle place leur fait-on ?

Avec OpinionWay, Orisha Construction est allée à la rencontre des Français pour connaître leur opinion sur l’inclusion des femmes dans le BTP, détecter les barrières à franchir et saisir les opportunités à tous les niveaux du secteur. Voici les résultats de cette enquête conduite auprès de +1000 personnes durant le mois d’avril 2024.

Une représentativité féminine en (bon) chemin

Le secteur du BTP s’ouvre de plus en plus aux femmes. Si elles représentaient seulement 8,6% des effectifs en 2000, leur part est désormais de 12,9%, une progression notable sur 22 ans, selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB). Une évolution d’autant plus encourageante que le secteur est confronté à une pénurie de main-d’œuvre : l’inclusion des femmes pourrait-elle devenir un levier majeur pour répondre à ce défi ? 

Attention, le bâtiment doit encore faire ses preuves. 67% des répondants à l’enquête conduite par OpinionWay pour Orisha Construction soulignent les difficultés rencontrées pour concilier vie professionnelle et vie personnelle dans le secteur – un frein particulièrement important pour les femmes qui ne représentent que 24% des intéressés par les métiers du BTP. Malgré tout, les perspectives sont positives : 65% des Français estiment que des efforts sont effectivement déployés pour l’inclusion des femmes.

Un marché en mutation, qui dépasse les stéréotypes

Parmi les principaux freins à l’inclusion des femmes dans le BTP, la pénibilité des tâches arrive en tête, citée par 53% des Français interrogés. 40% pointent également du doigt le manque de mesures incitatives pour la formation des femmes aux métiers du secteur (40%).

Heureusement, les mentalités semblent doucement évoluer. De nombreuses innovations technologiques, notamment en matière de robotique, contribuent à alléger la charge physique et à ouvrir la voie à une plus grande mixité. L’automatisation du secteur, la diminution de la pénibilité des tâches et le développement des normes et réglementations sont autant de facteurs qui contribuent à créer un environnement plus favorable à l’inclusion des femmes. L’émergence de nouveaux métiers liés aux préoccupations environnementales et à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) offre de nouvelles perspectives aux femmes dans le BTP. 48% des répondants à l’enquête y voient d’ailleurs des opportunités prometteuses pour la féminisation du secteur. 

Dans un marché en pleine mutation, les femmes ont toute leur place et prennent d’ailleurs déjà les rennes du secteur : plus d’une entreprise sur 2 est dirigée ou co-dirigée par une femme selon un récent communiqué de la FFB. Toutefois, il reste urgent de faire évoluer les perceptions par des actions concrètes : ¼ des Français estiment que la féminisation du secteur n’est possible qu’en partie, uniquement aux postes de direction (15%) ou aux postes opérationnels (10%).

Des solutions vertueuses

Les seules mutations du marché ne peuvent être à l’origine d’une meilleure inclusion des femmes dans le BTP. C’est tout le secteur qui doit s’emparer du sujet et l’enquête démontre qu’il s’agit bien de l’affaire de tous. À commencer par les professionnels du bâtiment eux-mêmes qui portent la responsabilité d’une plus grande intégration des femmes selon 65% des Français.

Ces derniers préconisent diverses solutions : 

• Interventions scolaires pour améliorer l’attractivité du secteur auprès des jeunes femmes (36%)
• Campagne de communication sur les métiers du BTP (35%)
• Valorisation des femmes travaillant dans le secteur (33%)

La sensibilisation des salariés aux discriminations sexistes et la mention systématique “Homme/Femme” dans les libellés d’offres d’emploi revêtent la même importance. 

Toutes ces actions concrètes ne peuvent qu’avoir un effet bénéfique pour les acteurs du marché. Une meilleure valorisation des compétences et une réduction des discriminations contribuent à un environnement de travail plus inclusif mais aussi plus performant. Car en recrutant des profils divers, les entreprises dynamisent leurs équipes, boostent leur capacité d’innovation et sont elles-mêmes à l’origine d’une meilleure inclusion des femmes dans l’espace public via les infrastructures créées.